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Comment mettre en place la sécurité affective de bébé ?

Il est essentiel que la mère, car s’est surtout elle qui va s’occuper du bébé, se sente bien, qu’elle soit épanouie, heureuse. Un bébé se structure jour après jour, heure par heure, minute par minute, au cours des trois premières années. Pendant cette période, il doit acquérir la capacité de faire confiance à un adulte et de percevoir le monde comme un système stable, prévisible, rassurant. Il doit se sentir en sécurité.

Tout est bon pour se rapprocher de son bébé, pour le rassurer, le moment de la toilette avec le change de couche, le coucher à la sieste ou le soir, les promenades en poussette, la tétée ou les repas…

Un rapport charnel entre maman et bébé

Si sa maman peut s’en occuper, tant mieux. On constate souvent que c’est le bébé qui est le plus collé sa mère à l’âge de 18 mois qui sera l’adolescent le plus indépendant 18 ans. Il n’est pas nécessaire de culpabiliser les mères mais de les responsabiliser. Quand une mère vient en consultation car son bébé a des problèmes de sommeil importants. Il est presque toujours manifeste que cette jeune maman est très fatiguée, déprimée même. Son état peut expliquer le comportement de son bébé. Elle va certainement rétorquer que c’était un délire de pédiatre. Trois ans plus tard, entre-temps elle a eu un autre enfant. Elle dira tout simplement : Ils avaient raison, je viens de le comprendre aujourd’hui avec ce bébé. Quand je suis bien, il est bien.

Importance de la stabilité psychologique des parents

Ce n’est pas une formule magique, mais bien une réalité. Si la maman est bien psychologiquement, cohérente avec elle-même, son bébé sera totalement épanoui. La meilleure mère est celle qui s’accepte comme elle est, qui n’est pas toujours en train de se poser mille et une questions. C’est celle qui a le courage de temps en temps d’expliquer, par exemple, à son bébé que non, elle n’a pas le temps de jouer avec lui, mais qu’elle le fera tout à l’heure. Elle n’est pas constamment sous l’emprise de ce qu’il faut faire ou ne pas faire.

Les fluctuation de l’attitude du parent

L’angoisse, l’instabilité d’humeur, le manque de sécurité, à fortiori la dépression, sont désastreuses pour l’évolution d’un petit enfant. Si l’on dispute à tort un bébé, si on l’interrompt à tout propos dans ses jeux pour une raison stupide d’adulte, simplement parce que c’est l’heure de diner, de dormir ou qu’il faut absolument sortir, il risque de ne rien comprendre.

Or un bébé qui ne comprend pas un ordre est dans l’incapacité de s’y conformer. Beaucoup de parents comprennent mal leurs bébés. Ils ont souvent tendance à crier plutôt qu’à comprendre et expliquer, et parfois laisser faire, alors qu’il faudrait interdire. Le bon développement du bébé repose sur une bonne stabilité de vie et d’humeur… Patience, absence d’agressivité, douceur de langage, autant d’éléments indispensables à son bon équilibre, sous peine de voir apparaitre des troubles du comportement.

Mes parents se séparent

Il faut dire ici un mot de la séparation des parents. Les parents ont tort de penser qu’un tout-petit n’a pas conscience de la situation. Il se rend compte, plus ou moins confusément, qu’avant son père était là et dormait avec sa mère, et que maintenant sa maman est toute seule lorsqu’elle l’installe le matin dans son lit. Francoise Dolto insistait beaucoup sur l’importance de dire les choses au bébé. Même s’il ne les comprend pas, il les entend. Il intègre l’expression verbale de la réalité d’un fait. Il faut l’habituer à l’expression verbale de ces réalités. Dire devant un petit enfant de 2 ans et demi des choses importantes qu’il n’a pas à connaitre sous prétexte qu’il n’entend pas ou ne comprend pas est complètement absurde, un enfant comprend tout. L’enfant comprend toujours plus de choses que ses parents ne le pensent. Souvent, les parents choisissent de ne rien dire de crainte de perturber leur enfant. Or, dans la vie, il est fondamental de comprendre pour accepter les choses, on souffre toujours d’une situation qui n’est pas claire. Et le non-dit joue parfois un rôle pathogène important.